De par son origine latine portus, le terme port évoque déjà la notion de passage, de départ et d'arrivée, de zone transitoire, d'espace (entre-deux), où la mer perdant progressivement son identité ne révèle pas encore la terre.

C'est un territoire hors du temps et de l'espace, qui isole comme en mer le marin, les quais étant souvent si loin du centre des villes. Mais c'est aussi une terre de rencontre entre "les vivants et ceux qui sont en mer", un espace constamment en activité, une entité vivante, bruyante, quasi organique.

Mais au delà des machines, des moteurs, des coques et des portiques, il y a des hommes pour faire fonctionner cet étrange dispositif.

Pour pouvoir appréhender cet espace, je l'ai arpenté par les chemins de terre et par ceux de mer, j'ai suivi les pilotes guidant les navires du haut des passerelles, j'ai embarqué sur les remorqueurs, partagé  l'effort des lamaneurs, admiré la précision du docker déchargeant les containers.

Mais j'ai surtout rencontré ces hommes qui oscillant entre lenteur et tension sont les entités vivantes du Grand Port Maritime de Dunkerque.